dimanche 1 janvier 2017

Sélection 2017

Stanislav Dorochenkov
Edifices étoilés,
vidéo HD, sonore, 10'56'', 2016

En parallèle à ces nombreuses recherches, la passion d'Iliazd (1894-1975), maître d'œuvre mythique du Livre Moderne, ne tarit jamais. Il l'appelle son "vieil amour des voûtes et des dentelles de pierres". Il relève des centaines de plans des anciennes églises chrétiennes  (du IV au XI siècle) dont beaucoup se trouvaient dans les régions éloignées en Turquie, aujourd'hui démolies, ruinées ou transformées en mosquées. Reconnu en tant que byzantinologue de renom, Iliazd les baptise "Edifices étoilés", faisant appel à leurs constructions "au plan en croix". Cette forme migre de la Géorgie ancienne sur tout le bassin méditerranéen jusqu'à l'Espagne où elle commence à se répandre à partir du VI siècle.



EDIFICES ÉTOILÉS - ASTEROIDAL EDIFICES - TRAILER from Stanislav Dorochenkov on Vimeo.

II



Mélissa Epaminondi

Il Grattacielo Nuovo,
vidéo HD, sonore, 8'24", 2015

Il Grattacielo Nuovo est le premier édifice d'architecture moderne en Sardaigne, construit en 1965, visible de tous points de la ville. Jusqu’en 1970 une étoile lumineuse était installée à son sommet pendant les fêtes de Noël. A la même période, l’homme rejoignait la lune. Le film est une évocation de la chute des utopies.

Extrait : https://vimeo.com/178983327




II



Cyril Galmiche

Intersection
Video, 1920 × 1080 px, loop, 12'00, 2016


L’espace collectif est un paysage de prédilection pour l’expérimentation plastique non narrative du temps. Cette vidéo présente un plan fixe sur un carrefour parisien. Un jeu de confusion entre l’image fixe et l’image en mouvement est mis en place par un montage parallèle de deux réalités : la vie urbaine avec ses passants et ses véhicules, et son paysage. Dans cette vidéo s’opère une décomposition du temps par un principe simple de désynchronisation. Le mouvement des passants et des véhicules se disloque dans une chorégraphie perceptible par fragments, les éléments composant le paysage (signes urbains de Paris) venant camoufler une réalité simultanée. Les citadins se retrouvent émaillés dans leur ville. Le découpage de la temporalité de la vidéo donne au spectateur une lecture et une compréhension singulières et incertaines de l’image.



II



Paul Heintz

Flying Mirror
Vidéo 4:3, sonore, 79 minutes 31 secondes, 2013


L'ensemble vidéo Flying Mirror donne à voir la ville de Nancy filmée depuis les airs par des caméras embarquées sur des pigeons.
L'idée de cette série vidéo est de produire des films aériens et aléatoires. Ces séquences hypnotiques perturbent la vision et emmènent le regard là où il ne va jamais.
« Flying Mirror déconstruit une représentation aérienne de la ville de Nancy perçue de façon aléatoire à travers le prisme étrange du battement d'ailes d'un pigeon voyageur dont le regard a remplacé celui de l'homme. L'attention échappe. Faut-il y voir l'expression d'une inquiétante étrangeté selon laquelle toute chose connue et familière devient inquiétante dès lors qu'elle ne possède plus les qualités immédiates de son identification1 ? C'est peut-être précisément dans cette double bascule d'un état à un autre de perception d'une situation, que se situe la nuance d'un travail artistique où l'image en mouvement est convoquée comme une construction pure tout en frôlant une dimension documentaire...»

Mickaël Roy, extrait de «Tic Tac ou le trouble du temps», pour l'exposition Tic Tac, Galerie du Crous de Paris, juin 2014.




II



Romain Kronenberg

Rien que la terre, et de plus en plus sèche
vidéo 4K, stéréo, langue kurde, sous-titres français, 18 mn, 2016

Deux jeunes hommes sont installés dans le désert. Aucune âme à l'horizon. Ils attendent le retour d'un troisième homme parti en éclaireur. Les deux équipes restent en contact grâce à des radios. L'éclaireur explique le chemin qu'il accomplit et l'étendue désertique toujours plus vaste devant lui. Il raconte l'espoir qu'il place dans chaque pas qu'il fait. Les deux autres restés en arrière écoutent; ils projettent leurs espoir dans le futur et l'autre côté du désert. Mais la qualité du signal radio commence à faiblir, des crépitements se font entendre sur la liaison, de plus en plus fortement. D'abord indéchiffrable, la voix finit par disparaître. Les deux jeunes hommes se retrouvent dès lors seuls et sans nouvelles. Doivent-ils se lancer en avant? Rester où ils sont? La réponse qu'ils imagineront est finalement un paradoxe: que croire est aussi essentiel qu'est la conscience que croire est vain.

Avec Mehmet Korkut, Mazlum Adigüzel & Baver Doganay.
Traduction kurde par Kawa Nemir.